Les femmes constituent 45 % des inscrits à l’Ordre des architectes, contre 30 % en 2015

En 2015, seulement 30 % des inscrits à l'Ordre des architectes étaient des femmes. Aujourd'hui, elles représentent 45 % des inscrits, ce qui montre une progression significative. Cette évolution s'inscrit dans une tendance plus large de féminisation du secteur, amorcée depuis plusieurs décennies. Dans les années 1980, les femmes ne constituaient que 7,5 % des inscrits, ce qui montre une augmentation constante de leur présence dans la profession.
Cette progression peut être attribuée à plusieurs facteurs. D'abord, l'augmentation du nombre de femmes dans les écoles d'architecture a joué un rôle crucial. En 2018, plus de 58 % des étudiants en première année étaient des femmes, ce qui a naturellement conduit à une augmentation de leur représentation dans le milieu professionnel quelques années plus tard. Cette tendance à la féminisation dans les écoles a permis de créer un vivier de jeunes architectes prêtes à entrer sur le marché du travail, contribuant ainsi à rééquilibrer la balance des genres au sein de l'Ordre des architectes.
Cependant, malgré cette avancée, les femmes architectes continuent de faire face à des défis importants. Elles sont souvent sous-représentées dans les postes de direction et perçoivent des salaires inférieurs à ceux de leurs homologues masculins. Une étude du Laboratoire Espaces Transformations (LET-LAVUE) a mis en lumière ces inégalités persistantes, soulignant également l'exposition des femmes aux violences sexistes et sexuelles dans le secteur.
Il est également intéressant de noter que les femmes sont plus nombreuses parmi les fonctionnaires et les salariées d'agences, représentant respectivement 51 % et 42 % de ces groupes. Cela indique que, bien que les femmes soient de plus en plus présentes dans le secteur, elles ont encore moins accès aux projets d'envergure et aux postes de direction. Cette situation reflète une répartition inégale des opportunités et des responsabilités, qui nécessite des efforts continus pour être corrigée.