Lieu de soin et soin du lieu

Un nouvel ouvrage consacré à la démarche de l’agence Tolila + Gilliland, développée à travers trois projets architecturaux centrés sur un même enjeu: accueillir, interagir, prendre soin et accompagner des enfants et des adultes fragilisés ou vivant avec des troubles psychiatriques entravant leur autonomie.
Faire avec la complexité, entendre des injonctions contradictoires, porter son attention à de multiples et diverses dimensions, est un chemin qui demande patience et attention.
Trois structures hospitalières à Chevilly-Larue, Soisy-sur-Seine et Meulan-en-Yvelines, nichées dans un parc. Dans un environnement qui raconte la saisonnalité et le vivant, qui renaît chaque printemps. Ces lieux de la réparation, bien que nécessairement sécurisants et protecteurs, devaient tout autant ouvrir des possibles vers le parc, vers le monde, pour envisager des relations à l’autre que soi. Un jour, chacun et chacune à son rythme.
Des permanences existent, mais chaque situation et chaque histoire sont singulières. Les lieux comme les personnes. Les pathologies aussi: l’autisme à Chevilly-Larue et à Soisy-sur-Seine, les addictions à Meulan-en-Yvelines. En architecture, chaque détail compte: les épaisseurs qui séparent sans enfermer, les toitures qui protègent sans écraser, les espaces qui relient sans se perdre, les couleurs et les textures qui disent l’hospitalité, les transparences qui emportent les regards sans les noyer, les seuils qui invitent à avancer sans trébucher. Des proportions à la juste échelle, à l’échelle de celles et ceux qui habitent les lieux — patients, résidents et soignants —, le jour comme la nuit. Gaston Tolila et Nicholas Gilliland y ont contribué en architectes.