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Une autre façon de penser la lumière

    Au Japon se trouve le musée d’Art de Teshima. Conçu par Ryue Nishizawa et Rei Naito, la nature se mêle à la structure pour créer une œuvre d’art.

    Entrer dans cette goutte, créée par l’architecte de SANAA, c’est découvrir un monde merveilleux : des fils presque invisibles qui flottent au vent dans deux larges ouvertures elliptiques au plafond donnant sur le ciel et les arbres alentour, puis des petits galets plats au sol ainsi que quelques billes blanches – œuvre minimaliste de Rei Naito nommée Matrix – qui réalise également l’ensemble de l’espace intérieur du musée. Et de l’eau. Qui pointe du béton et chemine tranquillement, ici et là, laissant des traces évoquant tantôt un serpent, tantôt une rivière naissante.

    Initialement créé dans le cadre du Setouchi International Art Festival en 2010, le musée d’Art de Teshima devait participer à la revitalisation de cette île par l’art. On a en effet peine à croire quand on s’y rend aujourd’hui que cette terre était, dans les années 70, une décharge à ciel ouvert pour les déchets industriels toxiques…

    La nature comme œuvre d’art

    Ici, s’allonger au sol est une expérience unique : aucun autre musée, aucun autre endroit au monde ne peut probablement vous faire ressentir pareille émotion.

    Pas d’entrave au paysage. Ni mur, ni pilier, ni vitre. Une ouverture à la nature, au vent, au son de son souffle dans les feuilles ou aux piaillements et pépiements des oiseaux ou de la pluie qui tombe, et la lumière qui évolue au fil du temps, des saisons, de la journée et des heures.

    Si Rei Naito admet que son travail tourne autour de la question « Notre existence sur la Terre est-elle une bénédiction en soi ? », après un séjour ici, la réponse est pour nous toute trouvée… et c’est une évidence.

    — 13 février 2024 —