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Une intégration harmonieuse

    L’agence TAA présente le projet « Ricochets », qui a pour objet la surélévation d’un bâtiment et la construction de 15 logements en ossature bois à Toulouse (Région Occitanie, France).

    Le terrain concerné par la présente opération est situé au centre de la ville de Toulouse dans le quartier de Marengo, situé entre le quartier Matabiau et celui de la Colonne. Il tire son nom du boulevard de Marengo, qui fait le tour de la Médiathèque José-Cabanis. Après la réalisation de la Gare Matabiau, le quartier, caractérisé par la construction de maisons basses (dites toulousaines) et certaines demeures bourgeoises avec jardin, a connu un grand développement.

    La parcelle se trouve au n°34 du Boulevard de la Gare, qui est une voie composée pour la plupart d’édifices datant de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, construits en front de rue sur la rive du canal du Midi. Les façades de ces édifices n’ont pas subi de remaniements excessifs et composent un ensemble historique lié au canal du Midi. Au nord de la parcelle se trouve la Gare Matabiau et le quartier de Jolimont. A l’ouest se trouve l’hyper centre de Toulouse. Enfin au Sud et à l’Est de la parcelle se situe le quartier de Guilheméry.

    Le contexte paysager du site est remarquable. Il est composé sur le boulevard de la Gare par une séquence architecturale d’édifices datant de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, construits en front de rue sur la rive droite du canal du Midi et présentant une architecture formant un ensemble homogène. 

    Le projet s’appuie sur le concept de « la ville sur la ville » en ajoutant une construction en surélévation d’un bâtiment existant. Il s’agit de conserver tout le RDC et le R+1 en maintenant l’activité existante. Dans ces étages, seul l’escalier du R+1 qui mène au R+2 est reconfiguré afin de permettre une circulation menant au R+2. Ce socle existant (RDC, R+1) occupe la totalité de la parcelle et ne permettait pas d’aménagement en pleine terre. Cependant une bande plantée en bac sur tout le long de la façade arrière a été aménagée en jardinière. L’ensemble des toitures était déjà déposé et le niveau du R+2 existant a été démoli pour être reconstruit à R+3+comble. L'ancien R+2 était à l'origine un atelier appartenant à un artiste de la région et recouvert de graffitis contemporains. Certaines de ces œuvres ont été conservées et accrochées dans les parties communes du projet. 

    L’opération comprend 15 logements collectifs composés de T2 et T3. Une surélévation d’un seul tenant se pose sur le bâtiment existant en limite de voirie sur le boulevard de la Gare. Un espace en arrière de la parcelle est libéré et destiné à la circulation extérieure. L’ensemble des accès se fait depuis le Boulevard de la Gare Le projet n’a pas prévu de modification des accès au bâtiment. Un accès au parking du R+1 se trouve sur la partie la plus au nord de la façade, des accès piétons sont destinés au commerce en milieu de façade, enfin sur la partie la plus au sud se trouve l’entrée d’immeuble pour les bureaux et logements collectifs.

    Le niveau de RDC est dédié au commerce existant, et le niveau du R+1 aux bureaux existants. Le projet se concentre sur la surélévation qui se fait à partir du R+2 jusqu’au R+3+comble pour les logements collectifs. Ils sont desservis tout d’abord au RDC et R+1 par le même escalier intérieur que les bureaux. L’escalier qui mène ensuite du R+1 au R+2 a été reconfiguré afin de desservir une distribution extérieure au niveau de la toiture-terrasse. 

    L’escalier qui mène au R+3 se superpose ensuite pour desservir de la même manière les autres logements via une coursive extérieure. Les logements du R+3 sont des duplex avec des parties sous comble à l’étage supérieur. L’ensemble des logements est désormais desservi par des circulations extérieures à l’air libre, soit par la toiture terrasse, soit par la coursive extérieure au R+3. On accède à chacun des logements du R+2 en passant par une terrasse privative avant d’entrer au logement De la même manière, l’accès des logements au R+3 se fait par la terrasse privative.

    L’opération s’intègre dans le tissu urbain existant de manière harmonieuse. Sur le boulevard de la Gare, la façade reprend le rythme régulier de la séquence urbaine existante à travers des ouvertures similaires. Du côté de la voie ferrée, la présence végétale, l’emploi du métal et du verre confère à la façade un côté cinétique singulier en rapport à la voie ferrée et crée un dialogue entre le bâti traditionnel et une accroche légère contemporaine.

    Sur le boulevard de la Gare, le projet de surélévation se caractérise par une façade lisse qui s’inscrit dans le contexte existant avec un jeu de légers renfoncements qui donnent une échelle cohérente à l’ensemble du projet. Les toitures en pente participent également à cette intégration harmonieuse. Sur le versant opposé côté voie ferrée, des tropéziennes sont placées dans la toiture pour donner des terrasses aux chambres des duplex. Des ouvertures zénithales sont creusées et orientées plein est pour apporter un maximum de lumière à l’ensemble des logements. Le volume côté voie ferrée est ainsi plus découpé avec la mise en place de coursives extérieures.

    Côté matériaux, la façade intérieure (côté voie ferrée) est constituée par des éléments métalliques légers appropriés à un projet de surélévation d’un bâtiment existant et marque l’accroche contemporaine côté voie ferrée. De grandes baies vitrées en aluminium apportent de la lumière naturelle à l’intérieure des logements. Le contraste entre l’emploi du métal avec les poteaux, les nez du plancher en acier galvanisé, la toiture ainsi que l’habillage des murs en bardage aluminium type PML et le soubassement existant en enduit (RDC/R+1), met encore plus en évidence la légèreté de la surélévation par rapport à l’existant. Un travail de végétalisation a été réalisé par la mise en place de nombreuses jardinières sur les espaces extérieurs communs et privatifs. Les grandes terrasses sont réalisées en platelage pin douglas épicéa d'origine française. La structure bois de la surélévation est complétée par une charpente bois et des murs et planchers ossatures bois. Les plaquettes en brique sont locales et moulées main. L'ensemble résidentiel est conforme à la nouvelle réglementation thermique RT 2012 ainsi que la nouvelle réglementation acoustique.

    La structure du R+1 a été renforcée via une structure métallique. La charpente bois vient s'appuyer sur cette nouvelle structure créée à partir du R+2. Une structure métallique additionnelle en acier galvanisé vient s'ajouter pour créer une coursive de distribution extérieure qui permet d'accéder aux logements. La façade coté boulevard est composée d'un complexe thermoacoustique bois/laine avec finition en parement brique rouge. La toiture est constituée d'une charpente bois traditionnelle (fermes par assemblage de pièces de bois en lamellé collé).

    — 24 septembre 2024 —